Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jeunesse Sportive Astérienne Cyclisme - Le Magazine
Publicité
Jeunesse Sportive Astérienne Cyclisme - Le Magazine
Archives
Jeunesse Sportive Astérienne Cyclisme - Le Magazine
Derniers commentaires
Newsletter
Catégories
8 avril 2022

ENTRETIEN AVEC ALEXANDRE LÉON

DÉCOUVERTE DU CHEF DE FILE DE LA JSA

A

- Comme tous les coureurs, notre chef de file a eu un passé cycliste, un présent actuellement révélateur et nous espérons un futur où il pourra continuer de se faire plaisir. C’est au cours de cette période du COVID que ce coureur de 45 ans est venu étoffer les couleurs Astériennes qu’il fait briller, puisqu’en l’espace de deux saisons, LÉON a démontré de belles dispositions pour enfiler les victoires comme des perles. ©  photo ci-dessus Laurine Raud

Image11

- Tout a commencé en 1989 au sein de l’école de cyclisme de l’Union Cycliste de Gradignan. Dès l’âge de douze ans, il a débuté dans la spécialité avec les exercices pratiques (jeux d’adresse, de cyclo-cross, des séries de sprints et des petites courses en circuit), puis les manches de la coupe d’Aquitaine qui se pratiquaient à Lavardac, Salies de Béarn, Saint-Paul les Dax, etc…. Avec la saison 1990, il fête ses 13 ans et le voilà minime. Au sein de ses couleurs il est surtout entouré de filles comme Elodie Martin, Aurore Calas, Stéphanie Lapoujade qui se distinguent particulièrement. Il est alors temps de relever le défi masculin et Alexandre Léon se voit accompagné de Périn et de Blanc pour entreprendre une nouvelle croisade passant par Lavardac, Gradignan, Saint-Astier, Pouillon, etc… Il obtient quelques places d’honneur et ironie du sort, un premier podium à Saint-Astier derrière les périgourdins Gerberon et Enaud, puis une victoire chez lui à Gradignan devant les Cécépistes Oyanondo, Enaud, Gerberon et le Réolais Bricat. Et c’est encore à Gradignan qu’il effectue sa première course minime où il se classe 9°. A cette époque, il y avait des costauds comme Toïba, Bordin, Bruletout, Ragot, Brousse, Porte, Ferrara, Béchade, soit toute la fine fleur de la couronne Bordelaise, qui pratiquait plus sur route et sur le vélodrome du Lac, qu’au sein de l’école de vélo. Mais la patience finira par payer et en cette saison 1990, Alexandre Léon se classera 3° du Championnat d’Aquitaine, soit le premier podium d’une carrière qui en était à ses balbutiements. Sous la férule de M. Martin, Alexandre poursuivra son apprentissage dans les rangs minimes puis ceux des cadets.
- En 1991, l’école Gradignanaise s’étoffe avec Jérôme Brisseau, Yohan Brisseau, Alexandre Blanc, Anthony Gaboriau, Cédric Leblanc, Mickaël Brisseau, Elodie Martin et Stéphanie Lapoujade, l’année aussi où Alexandre Léon se classe 2° du championnat d’Aquitaine des écoles derrière l’indéboulonnable Oyanondo du CC Périgourdin.
- 1992 le voilà cadet ce qui signifie la fin d’un cycle, celui de l’école de cyclisme qui d’ailleurs stoppe ses activités à Gradignan. Il ne fera pas beaucoup de courses chez les cadets et cette saison on ne le voit apparaître dans les classements sur route uniquement chez lui à Gradignan puis à Cartelègue.
- Jusqu’au jour de ce 20 juin 1993, où à Carcarès dans les Landes, il devient champion d’Aquitaine des cadets devant les plus gros cadors de la région. Des cadors qui s’appelaient Lagagnoa, Brousse, Toutain, Ricarrère, Carros, Maysounave, Garineau le grand pistard, mais aussi Bajolle et Béchade soit tous des garçons qui effectueront une carrière honnête et l’honneur des communiqués.
- 1994 sera ensuite sa première saison junior, une saison qui sera sans lendemain puisqu’il quittera son club, mais poursuivra sa passion d’une façon différente.

Léon 2015 Biras 

2015 à Biras avec une place comme 1° Pass'Cyclisme © Guy Dagot

- De 1995 à 2015 il se met en retrait des clubs cyclistes mais continue de rouler pour son plaisir. Il voyage à travers le continent Européen et pratique surtout le VTT, notamment en montagne où il réside comme c’est le cas en Isère, puis en Ariège.
- Il opère son come back dans la compétition en 2015 optant les rangs de l’Ufolep et trouve son bonheur au sein du Team Volkswagen Culture vélo, avec une licence de 3° catégorie. Là il brule bien vite les étapes en s’imposant à Castelmoron dès l’entame de la saison et première course remportée sur la ronde des trois vallées. Des succès qui le propulse bien vite en première catégorie. C’est ensuite le Tour du canton de Podensac en juin et un maillot de meilleur grimpeur, d’autres succès et une expérience en FFC lors du prix des fêtes de Biras où neuvième, il se classe premier pass’Cyclisme.

Image155

En bonne compagnie avec Mickaël Larpe dans le prix des Feuillardiers 

2016 Muguet A

Vainqueur du prix du Muguet en 2016, une belle performance © Emilie Leguen

- Il débute 2016 sous les mêmes couleurs mais avec une licence 3° catégorie FFC. En prenant le départ du prix des feuillardiers à Oradour sur Vayres, il se retrouve chez les toutes catégories en terminant 2° derrière Mickaël Larpe et devant les Uvélistes Pierre-Henri et Alexis Morange, soit une performance qui en dit long sur ses possibilités. La magie du cyclisme c’est parfois de vous offrir le matin un cycliste inconnu du public et qui devient le soir on ne va pas dire un héros, mais presqu’un chevalier de l’impossible, ce qui est le cas avec Alexandre Léon. Et puis voilà que les petites routes du Périgord deviennent le sillon magique d’un grand succès et d’un moment de sa vie cycliste lors du prix du Muguet à Saint-Astier, là où gamin il avait remporté une manche de l’école de vélo, on était en 1990, simple coïncidence ? D’ailleurs quand on demande à Alexandre quel est son meilleur souvenir de course, il n’hésite pas de dire : "C’est celui d’avoir remporté la dernière édition du Prix du Muguet de St Astier en deux étapes en deuxième catégorie FFC. J’avais bien préparé le chrono du matin, sous les conseils avisés de Christophe Cuménal, j’avais mes temps de passage à la seconde près sur les 3 tronçons du chrono et j’ai même réussi à faire un peu mieux, avec une troisième place le matin. Et l’après-midi, j’ai tenté plusieurs coups et suis resté vigilant pour résister jusqu’à la ligne dans la bonne échappée qui perdait des éléments à chacune des petites boucles du final. Lors de la remise des récompenses, Pierre Lajarthe au micro a interviewé mon fils Clément, ma famille était présente et mes amis du Team Volkswagen-Culture Vélo aussi, c’était vraiment une journée très spéciale !" On le voit cette course c’est son come back dans sa petite histoire cycliste, qui se complète de nos jours avec le fait d’être licencié sous nos couleurs. Toujours au cours de cette saison, il conserve un excellent souvenir du Tour des coteaux couru sur trois étapes. Une belle course chez l’ami Ounzari de Casteljaloux. Certes la victoire est revenue à Florian Luquet (Miramont) devant Julien Lacourt de St. Sulpice de Calmayrac. Mais la Dordogne avec Alexandre Léon, Wouter Vanaelest (tous deux Team Volkswagen) et Florian Bonhoure (Château l’Evêque Cyclo) ont donné une bonne réplique en rentrant dans cet ordre dans le top cinq. Et n’oublions pas non plus de citer ce Team Volkswagen vainqueur du classement par équipe, soit une jolie référence avec cette équipe qui compte de fortes personnalités.

Léon 2016 Tour des coteaux

Sur le podium lors du Tour des Coteaux (région de Casteljaloux)

Léon 2017 étape du tour

- La saison suivante en 2017, lors de ses 40 printemps, il lâche l’Ufolep pour se lancer dans les courses de la fédération française de cyclisme. Fini les coursettes entre amis, bonjour les galères avec l’élite. Et dans ce domaine, on attaque dur la saison, même plus fortement qu’en 2016 puisque là, ce n’est plus la toute catégorie des feuillardiers en Limousin, mais l’Essor Basque, le prix Pinel à Montastruc, bien d’autres épreuves, soit là où l’on retrouve l’élite avec les plus gros moteurs de la discipline. Ces courses sont en faits le grand western du printemps, là où ça flingue de partout, ça galope devant, ça cravate derrière et où il faut se faire mal. Il profite de ce haut régime pour participer à l’étape du Tour de France qui se déroulait entre Briançon et l’Izoard pour se classer 250ème ce qui constitue une belle perf sur les plus de 12 162 cyclosportifs au départ. Les participants  s’en sont donné à cœur joie sur les 178 km proposés (avec plus de 4000 m de dénivelé positif). Si la 1ère partie du parcours semblait roulante, il a fallu se payer le col de Vars et se hisser avec son vélo au sommet de l’Izoard pour être classé ! Facile à dire, mais Léon possède cette petite étincelle en lui pour transformer le possible en réalité.

Léon 2018 tdf 1 

Les cyclosportives dont l'étape du Tour, une passion pour Alexandre Léon

- En 2018, plusieurs places d’honneur sur plusieurs courses en 2e catégorie FFC. Mais il aime toujours les cyclosportives et revient volontiers sur l’étape du Tour qui cette saison relie Annecy au Grand Bornand. Une étape au menu copieux de 170 km et 4 000 m de dénivelé positif à travers le massif des Aravis en Haute-Savoie où il fallait enchaîner des cols difficiles aux pourcentages importants (col de la Croix de Fry 11 km à 7%, montée des Glières 6 km à 11,3 %, col de Romme 8,8 km à 9% et col de la Colombière 7 km à 9%). Classé 74ème sur 11906 partants, Léon devient une vraie bête à rouler. Puis il y a eu aussi la Limousine cyclosportive et ses 129 km de Limoges à Panazol en passant par Saint-Amand le Petit et Peyrat le Château où il gagne en solitaire devant 474 engagés. En marge de ces grands raids, le début de saison le couronne d’un titre de champion de Dordogne des 3° catégories sur le circuit du Coux, lors d’une épreuve remportée par Julien Lamy et où Alexandre se classe premier des trois en terminant 17ème malgré les cadors.

Léon la limousine avec son équipier PIERRE FIGEA

Vainqueur de la Limousine ici avec son ami Pierre Figea

- En 2019, la maladie de Lyme constitue un frein dans sa progression. Une maladie sournoise, difficile à déceler et pour laquelle Pierrick Fedrigo en sait quelque chose… 2019 sera donc une saison en pointillée où il a fallu jongler avec la santé, la forme difficile à retrouver, des douleurs articulaires, un parcours de soins à suivre et quand même un peu de vélo, comme celui de réaliser le doublé lors du championnat de Dordogne des 3° catégories. Une catégorie qu’il retrouve en regard de ses problèmes de santé et un maillot conquis sur ce circuit du Coux avec une course gagnée cette fois par Willy Perrocheau. Léon terminera 13ème sur ce "va et vient" qui semble pourtant lui convenir et sauvera sa saison si l’on peut dire… ayant réussit malgré tout d’en gratter une malgré les circonstances.

2021 Tour du Lavedan podium

Maillot meilleur sprinter au Tour du Lavedan nen 2021

- Bien sur reste l’espoir de se rattraper en 2020. Le plus difficile viendra alors avec l’inattendue pandémie qui va clouer les activités sportives durant plusieurs mois. L’occasion de changer de club pour rejoindre la JS Astérienne où en Ufolep on fera quelques places, tout comme en 2021 où le Tour du Lavedan constituera un plaisir retrouvé. Couru dans le triangle Argelès, Pierrefitte, Cauterets, Léon poursuit sa collection de maillots avec le meilleur sprinter et le meilleur grimpeur, soit un pallier de franchit après ses déboires de santé et cette pandémie longue durée.

Image145 

Tour du Madiranais 2022 avec l'équipe Astérienne. Un moment apprécié par Léon
qui excelle pour diriger et driver les jeunes

- 2022 sera l’occasion de conquérir enfin une victoire à Saint-Astier, après un travail d’équipe remarquable qui donne une grande ivresse, une joie intérieure, le plaisir d’être cycliste et de pratiquer notre discipline. On l’a vu lors de la "Henri Gouly" où il lève les bras, après avoir appliqué un plan à la lettre, sans se soucier des sortilèges éventuels qui peuvent intervenir en course et où les golden boys de la JSA se sont relayés sans discuter, sans se faire prier pour terminer à cinq dans les six premiers. Lors du Tour du Madiranais, même musique où durant deux jours, dans la froidure hivernale, Léon et ses équipiers se sont sortis les tripes dans un sursaut de fierté pour sauver et ramener le maillot conquis par Gaëtan Deroo. Léon est courageux, pugnace, intraitable, dominant et déterminé, soit toutes les qualités qui en font un capitaine de route.

 DISCUSSION A RAYONS ROMPUS AVEC ALEXANDRE

CHANCE ET MALCHANCE

- En parlant avec l’intéressé on en vient à discuter de tout et de rien sur sa vie de cycliste. Une vie où on a vu que sa victoire au prix du Muguet constituait son plus grand plaisir, là où il éprouva une grande ivresse, une joie intérieure impossible à partager. Et en opposition, il évoque le prix de la Libération en 2019 à La Rochelle. Une course courue avec le Team Cycliste Périgord Dordogne où il abandonne sur chute en cassant la patte de son dérailleur. Cet abandon, c’est le seul depuis sa reprise dans la discipline note t-il. Déçu parce qu’il n’a pu aller au bout de la découverte de cette épreuve avec son coéquipier Gaëtan Deroo, alors que son chrono du matin était bon (12e place de mémoire) et que ce n’est pas son exercice favori. Mais ajoute t-il, il a beaucoup appris ce jour-là lors de cette classique remportée par le Camiste Delaforge devant son équipier Maël Peyencet.

SON COUREUR PRO PRÉFÉRÉ

Image7

- Pour le panache, la classe et l’excitation de l’action coup de poing, Julian Alaphilippe sans hésiter, il est toujours présent dit-il sur les moments décisifs et dans les grands rendez-vous. Thibaut Pinot, pour la classe, la ténacité et son amour de la vie à la campagne et au calme surtout. Je me sens pas mal de points communs avec lui. Tiens, Guillaume Martin aussi, parce qu’il ne fait pas de bruit, mais il progresse chaque année et il est maintenant l’un des meilleurs du monde dans les courses par étapes et que c’est un amoureux de la littérature comme moi. Il y a de nombreux autres coureurs, homme et femme, très inspirants mais il fallait bien limiter le choix.

SON COUREUR AMATEUR

Image10

- La classe pure, un coup de pédale unique, et on est presque jumeaux (1er août 1977), mon ami Yann Toutain. Même s’il a pris du recul par rapport à la compétition cycliste, à chaque fois qu’il est sur son vélo au départ d’une course, c’est pour gagner et ce n’est pas le moment de lui faire la conversation. Au même niveau de classe, et parce-que j’ai toujours cette image de lui, en tête d’un peloton en file indienne sur la course de la Chapelle-Faucher, où chacun essaie de survivre, Jean Mespoulède. Vous le voyez qui se retourne soudain en se dressant sur ses pédales et en une fraction de seconde, il attaque sur la gauche de la route, d’une façon très impressionnante et de surplus un garçon très sympa et abordable. Là aussi, il y en a d’autres, mais il fallait choisir.

 QUE PENSES -TU DE LA DISCIPLINE ?

MAILLOT 2022

- Le vélo en compétition, c’est avant tout un rapport à la douleur, ce qui en fait véritablement une école de la volonté, de la discipline, parce qu’il faut sans cesse se motiver pour aller se faire mal à l’entrainement pour progresser, aller sur des courses dures pour sortir de sa zone de confort et évoluer, ne jamais lâcher. C’est un sport d’une certaine manière individuel mais que j’ai repris en 2015 pour en vivre pleinement la dimension collective au sein d’une équipe. Mon plus grand plaisir est lorsque l’on réussit une belle course d’équipe, que ce soit un de mes coéquipiers qui gagne et que j’y ai contribué ou que je conclue le travail du groupe et même si la victoire n’est pas au bout mais qu’on a pu exprimer nos qualités au maximum. Avec l’âge, pour compenser le lent déclin, c’est super intéressant d’aller chercher des gains marginaux, d’optimiser certains paramètres de la performance (placement en course, aéro, découpage de la saison, entrainements spécifiques, soin particulier porté à la récupération, réglages du vélo, etc...). Les années passant, pour garder l’envie de rester performant, je me vois bien capitaine de route avec de jeunes coureurs motivés à accompagner.

PUNCHEUR, SPRINTER OU GRIMPEUR ?

- Un peu tout, un peu rien, en résumé je passe partout mais je n’ai, à mon grand désespoir parfois, aucun domaine de prédilection qui se détache vraiment. Par contre, par goût, je préférerais sans hésitation être grimpeur, j’adore faire des cols en montagne et c’est vraiment mon écosystème préféré.

ALEXANDRE LÉON EN BREF

Né le 27 juillet 1977 à Poitiers. Réside à Coursac.
Profession : Animateur de l’association Foies gras du Périgord (travaille pour le respect de l’IGP)
Clubs : UC Gradignan, Team Volkswagen Culture Vélo, Team Cycliste Périgord Dordogne, Jeunesse Sportive Astérienne Cyclisme.

LE MAG DE LA JSA - ALEXANDRE LÉON © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne est à découvrir sur :
http://velodordogne.canalblog.com/
Toutes les actualités cyclistes du club sur : http://jsacyclisme.fr

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité